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La notion de pouvoir, source de toutes les manœuvres et de toutes les convoitises, se voit profondément modifiée. En effet, les organisations, telles qu’elles ont été dessinées par les générations antérieures, ne correspondent plus aux attentes des Y et les Z pour lesquels le paradigme glisse davantage vers une approche cousine, celle de l’autorité. Alors, quelles différences essentielles trouve-t-on entre ces deux notions qui apparaissent intimement liées alors qu’elles semblent, plus que jamais, séparer les Anciens des Modernes ? Si la première a toujours fasciné et fait tenir sous son emprise, sa domination des cohortes de salariés, elle se heurte aujourd’hui aux limites que lui fixent les Générations Y et Z. Si ces dernières la rejettent en bloc c’est qu’elle implique soumission et obéissance à une forme de hiérarchie verticale, concept devenu rigide et dénué de sens à leurs yeux. Il est évident que dans une société reposant essentiellement sur la transparence, l’immédiateté et l’instantanéité, la notion peine à trouver sa place. On lui préférera celle de l’autorité qui repose sur la reconnaissance, la compétence, le leadership et le charisme.
Cependant, dans le contexte de rupture tel que nous le vivons actuellement, il n’est pas nécessaire d’être un anthropologue averti pour reconnaître que les générations s’éloignent et que le fossé intergénérationnel se creuse. S’agit-il d’une incompréhension des mots ou d’un mal plus profond ? Quoi qu’il en soit, le pouvoir tel qu’il est appliqué ou ressenti n’y est pas étranger. Il fragilise le contrat de confiance déjàsérieusement ébréché. Mais il est temps pour ceux qui tentent d’amadouer, avec des discours enjôleurs, des jeunes générations qui se préparent à vivre les « 30 douloureuses », acceptent d’assumer leurs responsabilités. Il devient vital de revisiter les postures managériales et de redéfinir des règles du jeu en repensant un cadre adapté à l’environnement et propice à la création de valeur. Ses contours sociologiques ou économiques, doivent intégrer que les Y et les Z, très sensibles à l’équité sociale, au partage, mais également au respect de la vie privée qu’ils ne veulent en aucun cas voir « polluée » par la vie professionnelle. Ils ne sont pas, comme beaucoup aiment à le penser, réfractaires à l’autorité. Bien au contraire, ils attendent de leurs managers des comportements responsables et courageux qu’ils s’autorisent à transgresser. Ainsi les jeunes pourront participer à l’écriture de l’histoire, y apporter leur contribution, et enfin se réapproprier une mémoire quelque peu confisquée par leurs ainés.
C’est à ce prix que les mots engagement et confiance pourront reprendre de leur superbe et ainsi favoriser le retissage des liens intergénérationnels et favoriser la ré-humanisation des relations devenues trop souvent virtuelles. Mais cela relève d’un véritable pari fou car cela implique que chacun accepte de déconstruire ses représentations et cherche à retrouver une place dans ces nouveaux espaces. Si tel n’était pas le cas, ayons en tête que si « L’arrogance précède la ruine, l’orgueil précède la chute » et cela est valable qu’il s’agisse de Bobos (Baby boomers), Momos (les X), Yoyos (les Y) ou « Zozos »…
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